dimanche 5 octobre 2014

La valise

Ça y est: le compte à rebours est enclenché. Tic, tac, tic, tac...

La valise est ouverte, les portes de placard et penderie aussi.  C'est un de mes moments préférés, cette joie enfantine de plonger dans le brassage de latex et des accessoires.
Le lit se couvre peu à peu des différentes tenues.
On réfléchit, on se questionne... Vais-je prendre ce catsuit noir transparent ou le bronze? Allez, pour l'instant, je pose tout sur le lit. Je trancherai plus tard.

Quand la valise débordera, je ferai l'arbitrage, je choisirai. La rouge ou la noire? Et pourquoi pas la bleue? Et c'est quoi le thème cette année? Attends, je vais voir... J'ai déjà mis le bibi violet dans la valise? Je ne le vois plus. Et que je fouille, trifouille, pose, reprends, repose.

Jusqu'à cet ultime instant où j'y arriverai enfin, après de multiples soupirs de regret de ne pas pouvoir tout emporter mais avec un petit sourire en coin d'avoir redécouvert ce latex oublié qui a glissé au fond de la boite au fond du placard. Me voilà replongée , toute joyeuse,dans les souvenirs d'excitation intense lorsque je  m'en suis revêtue, de la déprime qui pointe lorsque je m'en sépare, toute moite et de tous ces moments extraordinaires passés avec mes amis latexés.

Alors, le moment crucial arrive: fermer la valise. Allez, allez, je m'assoie dessus en essayant de ne pas forcer la fermeture éclair. Ouf, j'y suis arrivée!!!

Maintenant, la valise déposée dans le couloir, prête à partir, je vérifie que je n'ai rien oublié...
Un doute affreux m'envahit, je me mords les lèvres: Ai-je bien pris mon maillot de bain en latex rose et noir?




samedi 4 octobre 2014

De l'odeur et des cordes

Il m'avait prévenu et c'était vrai: dès son entrée, une odeur épouvantable s'est installée. Elle le poursuit depuis son enfance, cette odeur. Malgré les douches, les déodorants, les consultations médicales, elle est toujours là.

Il n'est plus tout jeune, il n'a pas un physique agréable. Il n'a jamais été sportif, il est mal fagoté. Son embonpoint n'est pas vécu avec bonhomie. Il souffre d'être rejeté  surtout à cause de l'odeur alors il ricane et pratique l'humour noir sans frein: c'est son armure derrière laquelle il se protège, l'homme solitaire.

Depuis le temps qu'il regarde l'engouement du bondage se développer, il s'est documenté. il a envie d'essayer pour voir. Il n'attend rien, il n'espère rien...

C'est la quatrième fois qu'il vient pour cela et juste en partant, il me dit: "Les cordes me libèrent de ma colère. Plus vous m'attachez, plus je me sens bien. Je vous quitte à chaque fois plus heureux. Je marche pour rentrer chez moi plusieurs heures avec encore les sensations de cordes sur mon corps enfin apaisé. Je ne suis plus l'homme en colère car vous me libérez de celle-ci".

Et c'est vrai: l'odeur de sa colère s'efface au fur et à mesure que je l'attache dans mes cordes.




Cordes et photos par Aloysse, modèle: l'Homme en Colère.